Étant lumineux, clair et facile à repérer, notre voisin le plus proche dans l’espace est un excellent objet pour commencer si vous êtes un débutant qui cherche à se lancer dans l’astrophotographie.

C’était le cas pour moi lors de mon passage du visuel vers l’astrophotographie planétaire en 2016 où j’ai fait mes débuts en compagnie de notre Lune depuis ma terrasse au plein centre de Casablanca ! Ainsi, à travers le télescope Celestron évolution 8’ (203mm de diamètre) combiné à l’excellente camera Zwo asi 178 mc, j’ai commencé l’appréhension de la discipline en se focalisant sur les cratères qui m’ont tellement émerveillés en visuel dont le premier n’est rien d’autre que le célèbre cratère de Copernic.

Image prise par mes soins, logiciel utilisé ShrpCap 3.0 en mode vidéo, traitement sous Registax 6.0

Le cratère Copernic est l’un des cratères les plus fascinants de la Lune. Il constitue un exemple classique de cratère d’impact lunaire bien conservé et relativement jeune à l’échelon cosmique.

Position du cratère de Copernic

Situé à 9,6° N, 20° W près du bord sud de la structure d’impact du bassin d’Imbrium (Mer des pluies !), Copernicus mesure 93 km de diamètre pour une profondeur de 3.760 mètres.

Créé il y a moins d’un milliard d’années par un impact d’astéroïde, des montagnes pointues s’élèvent du centre du cratère à une hauteur de 800 mètres, et qui sont formées à la suite d’un rebond de roches profondes sur le site suite à l’impact. En effet, lors de l’impact qui a formé le cratère de Copernic, une quantité inimaginable d’énergie cinétique a été transférée instantanément à la surface. Après l’étape d’excavation de l’impact, le cratère transitoire initial s’est effondré sous la force de gravité, provoquant le déplacement du bord du cratère vers l’intérieur, et la région centrale a rebondi pour former les pics centraux !

Le pic central

La roche qui forme le pic central provient des profondeurs de la lune. C’est pour cette raison que les scientifiques sont très intéressés par la composition de ces pics, car le matériau nous dit ce qui se trouve profondément sous la surface de la croûte lunaire.

Étudier les pics centraux des grands cratères est donc l’un des meilleurs moyens (en l’absence d’échantillons retournés) de sonder la composition de l’intérieur lunaire.

J’ai poussé le traitement de l’image que j’ai prise pour obtenir une nouvelle image d’une autre dimension : 3D ! Pour cela, l’image doit être de très bonne qualité pour avoir un résultat concluant et surtout afin de lui intégrer les données altimétriques issues de la sonde LRO (Lunar Roconnaissance Orbiter).

Donc, il faut au préalable télécharger la database altimétrique du LRO depuis les serveurs de la NASA, ce fichier altimétrique est appelé le Modèle Numérique de Terrain (MNT).

Pour le traitement, j’ai utilisé le logiciel Quantum GIS qui est un logiciel de traitement et d’analyse de données cartographies.

Ce traitement nous permet d’apprécier la profondeur et les reliefs dans notre image. J’ai pu par la suite réaliser un montage vidéo d’une rotation complète autour du cratère Copernic. C’est comme si on le survolait !