Les astres offrent souvent un spectacle fascinant pour les observateurs. L’une des rencontres les plus captivantes se produit lorsque la Lune et Vénus, deux des objets les plus brillants du ciel nocturne, se rapprochent dans une conjonction céleste. Cette alliance entre notre satellite naturel et la deuxième planète de notre système solaire a captivé les esprits humains depuis des siècles.

Les conjonctions astronomiques se produisent lorsque deux objets célestes semblent se rapprocher dans le ciel depuis notre perspective terrestre. Dans le cas de la Lune et Vénus, cela signifie que les deux corps semblent se rapprocher l’un de l’autre dans le ciel nocturne.

La Lune, notre satellite naturel, orbite autour de la Terre, tandis que Vénus, une planète rocheuse, orbite autour du Soleil. En raison de ces orbites distinctes mais qui emprunt l’écliptique, il est inévitable que la Lune et Vénus apparaissent occasionnellement proches l’un de l’autre depuis notre point de vue terrestre. Cependant, il est essentiel de noter que la distance réelle entre la Lune et Vénus reste extrêmement éloignée, même lors d’un rapprochement apparent.

L’observation des conjonctions de la Lune et Vénus est une expérience gratifiante pour les amateurs d’astronomie. Ces événements se produisent souvent juste après le coucher du soleil ou juste avant son lever, lorsque le ciel commence à s’assombrir ou à s’éclaircir.

Les conjonctions de la Lune et Vénus peuvent être observées à l’œil nu, ce qui les rend accessibles à tous, même sans télescope. Cependant, l’utilisation d’un télescope ou de jumelles peut révéler davantage de détails de Vénus et les caractéristiques de la Lune, comme les montagnes, les cratères et les mers lunaires. Le 19 juin 2020, j’ai eu la chance d’immortaliser l’une des conjonction Lune-Venus les plus rapprochée de cette décennie où la séparation angulaire n’était que de quelques secondes d’arc ! il faut avoué qu’on a frôlé une occultation Lune-Venus.

Depuis l’observatoire Al akhawayn Astronomical Observatory (AAO), j’ai pointé notre télescope vers la lune pour tirer le portrait de cet événement céleste.

Le fond du ciel bleu indique clairement que l’image a été prise pendant la journée. Justement, cette dernière a été prise exactement à 08h16 min du matin !

Pour les détails techniques relatif au matériel, je vous revoie vers la rubrique TELESCOPES sur mon site, notamment le AAO : https://astromaroc.com/al-akhawayn-astronomical-observatory/

Quant aux détails d’acquisition, j’ai utilisé cette fois-ci le logiciel SharpCap 4.0 en mode planétaire suivant la méthode du Lucky Imaging qui est une technique d’imagerie astronomique avancée utilisée pour obtenir des images nettes et détaillées d’objets célestes, en particulier la lune, les planètes et les étoiles doubles, malgré les effets perturbateurs de l’atmosphère terrestre.

Le principe de base du lucky imaging repose sur la capture d’une série rapide d’images du même objet céleste, généralement avec un télescope de haute qualité et une caméra spécialisée. Ces images sont capturées à une cadence élevée, souvent en quelques millisecondes, pour minimiser les effets de la turbulence atmosphérique. En raison de la turbulence, chaque image individuelle est généralement floue et déformée.

Après la capture de la série d’images, le processus de “tri chanceux” commence. Les images sont analysées pour identifier celles qui présentent la moins de distorsion due à la turbulence. Ceci est généralement réalisé en sélectionnant les images où l’objet d’intérêt est le moins affecté par la turbulence. Les images choisies sont ensuite empilées pour former une seule image de haute qualité. Le résultat final est une image nette et détaillée de l’objet céleste, révélant des caractéristiques et des détails qui seraient autrement indiscernables en raison de la turbulence atmosphérique.